Séparons-nous de l’État bourgeois !

Lois autoritaires, violences policières…


Depuis plusieurs semaines maintenant, des manifestations réclament le retrait de la loi « sécurité globale ». Ce mouvement, particulièrement massif après la révélation des violences policières exercées à l’encontre de Michel Zeckler, s’inscrit dans la continuité des luttes anti-racistes et des manifestations contre les violences policières, notamment du mois de juin dernier.
Chaque jour, de nouvelles attaques contre les libertés civiles se précisent : loi « sécurité globale », disposition répressive de la Loi programmation de la recherche, loi « séparatisme » en sont les emblèmes. La gestion désastreuse de la pandémie du Coronavirus engendre la mise en place de nombreuses mesures : attestation, confinement, couvre-feux à répétition, nouvelles contraintes au droit de réunion et de manifestation.

Nous vivons actuellement un nouveau durcissement autoritaire de la cinquième république, qui s’inscrit dans une continuité liée aux conditions de sa naissance. C’est que la société capitaliste est en crise : les institutions de violence « légitime » de l’état (police, armée, prison) se renforcent nécessairement. Le régime de la cinquième république est lui-même né dans une période d’intense crise politique (guerre d’Algérie), il contient les ingrédients nécessaires à cette évolution logique. L’histoire de l’État bourgeois français contient de nombreux exemples de ce durcissement autoritaire. 
La loi « sécurité globale » est devenue célèbre dans le monde entier, notamment par son article 24 qui interdit de filmer les policiers dans l’exercice de leurs fonctions. C’est une attaque contre la liberté d’information et contraire à la loi sur la liberté de la presse de 1881. Mais cette loi doit être retirée dans son ensemble : utilisation élargie des drones et des logiciels de reconnaissance faciale, pouvoirs étendus des polices municipales et privées, port d’arme pour les policiers hors service. La droite et l’extrême droite, de gouvernement et d’opposition, ont voté la loi « sécurité globale » avec enthousiasme.
Dans la continuité de ces mesures autoritaires, la loi LPR sur les universités vient également interdire de fait les occupations d’amphi, les blocages voire toute réunion politique sur les campus, en permettant de poursuivre les personnes ayant « perturbé le fonctionnement normal d’une université » et de les condamner à une peine d’un an de prison et 7500 euros d’amende.
Enfin, cette semaine, Darmanin a présenté sa loi « séparatisme », laquelle s’inscrit clairement dans une offensive islamophobe et sécuritaire. Loi « fourre-tout », elle mélange dispositions législatives inutiles car déjà existantes dans d’autres textes et mesures de renforcement autoritaire des pouvoirs de police, en prenant prétexte sur les crimes de militants de l’extrême-droite islamiste. Ce texte oblige par exemple les associations à s’engager à respecter les « principes et valeurs de la République », et élargit les motifs de leur dissolution. Les préfets obtiennent également des pouvoirs renforcés en cas de « carence républicaine » des collectivités territoriales. Enfin, l’article 18 de la loi peut apparaître comme un recyclage de l’article 24 de la loi « Sécurité Globale », dans la mesure où il permet des poursuites sur des bases particulièrement floues lorsqu’il est estimé que la diffusion d’une information « porte atteinte à l’intégrité physique ou psychique » d’une personne, et plus particulièrement d’un fonctionnaire.
Au-delà de ces lois, chaque jour nous apporte son lot de violences policières brutales. Ces violences sont très souvent à caractère raciste. 
Ces nouvelles dispositions législatives opportunistes, ce climat de racisme et de durcissement autoritaire appelle de notre part à tou·te·s une réaction à la hauteur des enjeux du moment. À nouveau les capitalistes s’apprêtent à nous faire payer le prix d’une crise économique dont l’onde de choc commence déjà à se faire sentir. À nouveau les marchands de haine et de peur, les fascistes et les réactionnaires accourent pour perpétuer l’exploitation économique, raciste, sexiste de la force de travail. Nos combats, dans leur pluralité et leur cohérence, sont ceux des exploité·e·s partout en France et dans le monde. C’est aujourd’hui le sens de notre participation aux manifestations contre les lois « sécurité globale » et « séparatisme », derniers avatars de l’autoritarisme de la classe dominante. 

Il y a urgence à reprendre l’offensive, non seulement contre les lois sécuritaires, non seulement contre une politique destinée à nous faire payer leur crise, mais aussi pour mettre à l’ordre du jour la plus belle des marches vers la liberté : celle qui nous verra abolir le salariat et l’exploitation sous toutes ses formes !

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