COLLECTIVE ET ORGANISEE
RATP, SNCF, éducation nationale, chimie sont dotés de cadres permettant à la grève d’y avoir un caractère collectif et organisé. Dans la plupart des autres secteurs, alors même que l’ultra-majorité des travailleurs.ses entourent le mouvement de leur sympathie, la gréve n’a pas encore ce caractère collectif : il s’agit de grèves individuelles d’opinion. Or, il est vital de renforcer le caractère organisé, démocratique – de la base au sommet – du mouvement, aussi bien pour l’ancrer dans tous les secteurs que pour mettre la conduite de la grève et des éventuels contacts avec le gouvernement (ou, mieux, de son boycott) sous le contrôle des travailleurs.ses mobilisé.e.s.
AVEC PIQUETS DE GREVE
Pour transformer des millions de grèves décidées individuellement en un seul mouvement de grève organisé collectivement, il faut d’abord montrer la puissance des grévistes à la porte des établissements, en se donnant rendez-vous chaque matin de grève pour former un piquet de grève. La visibilité des piquets de grève, même faibles au départ, dans chaque quartier, permet aux salariés en lutte des établissements voisins de se rencontrer, aux salariés du donneur d’ordre d’échanger avec les salariés de la sous-traitance, et au besoin d’intervenir pour y faire respecter le droit de grève. En fonction du rapport de force, la grève avec piquet peut se transformer en grève avec occupation.
SANS FRONTIERES DE METIER
La visibilité des piquets de grève permet la rencontre des grévistes des établissements voisins, sans frontières de métier ni de secteur d’activité. Par cette rencontre, les grévistes peuvent former, avec leurs organisations de classe, des équipes interprofessionnelles unitaires de quartier, de zone industrielle ou d’activité pour s’adresser aux établissements non-couverts et à toute la population alentour, et renforcer ainsi le mouvement.
SANS LIMITATION DE DUREE
La bourgeoisie a peu à craindre des grèves ponctuelles dont est annoncé à l’avance le moment d’achèvement, puisqu’elles sont tristement prévisibles dans leur inefficacité et n’engendrent aucune désorganisation de la machine à profits. Les grévistes – et leurs organisations de classe – ont donc tout intérêt, une fois le mouvement collectif enclenché sur une base organisée, interprofessionnelle et hors frontières corporatives, de déclarer la grève illimitée.
