U.S.A. : Face à Trump, le prolétariat

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Des deux candidats principaux qui se proposaient de gérer les affaires de la première puissance militaire et économique du monde capitaliste, c’est finalement Donald Trump, le candidat le plus ouvertement réactionnaire, qui l’a emporté.

Les sondages sortis des urnes montrent que Trump est majoritaire dans toutes les catégories sociales dont le revenu excède 50 000 dollars par an. Mais les déterminants les plus clairs du vote sont le genre et la couleur de peau. 63% des hommes blancs ayant exprimé un vote l’ont fait sur la candidature de Donald Trump, lorsque 94% des femmes noires ont voté contre lui.

 De fait, au-delà de ses incohérences superficielles, la campagne de Trump s’est clairement orienté vers la constitution d’un pôle violemment hostile aux droits des femmes, aux latino-américains, à la population noire du pays. Il propose la construction d’un immense mur de séparation avec le Mexique, des expulsions de masse d’immigrés illégaux, l’abolition du droit du sol, le soutien aux mouvements anti-avortements et la mise en œuvre d’une brutale islamophobie d’État, consistant notamment à refuser aux musulmans le droit d’entrée dans le pays. Il a logiquement reçu le soutien des suprématistes blancs. Au plan de la politique étrangère, il a plaidé pour revenir sur la politique d’apaisement avec l’Iran et, en même temps, pour une alliance ponctuelle avec la Russie de Poutine, pour mener, dit-il, une guerre totale à Daesh visant à le vaincre « en 30 jours »…. en fait, pour dépecer et se partager l’Asie occidentale. Il se propose également d’autoriser la torture.

En dehors de ces éléments, Trump a su séduire une partie significative des classes moyennes en cours de déclassement, et jusqu’à certains segments de la classe ouvrière, en promettant une politique industrielle de relocalisation, en promouvant une politique ouvertement protectionniste, et en empruntant une tonalité faussement anticapitaliste, caractéristique de l’extrême-droite, prétendant ne pas dépendre de Wall Street (sic).

Si la classe ouvrière, les pauvres et les minorités, y compris en dehors du territoire états-unien, ont toutes les raisons d’être inquiets pour l’avenir proche, la victoire de Trump entre en contradiction avec la tendance profonde qui se manifeste depuis quinze ans aux Etats-Unis et à laquelle il tente de s’opposer. Depuis quinze ans, le prolétariat américain est dans une tendance de reconstitution de sa force et de son organisation. Opposition à la guerre ; mouvement gréviste des immigrés, notamment latino-américains ; batailles pour le salaire minimum et les hausses de salaires (y compris dans les services ou la restauration rapide) ; luttes pour les droits des Afro-américains autour du slogan « Blacks lives matter » ont scandé les dernières années. Même si c’est autour d’un politicien bourgeois de gauche, plusieurs millions de personnes ont pris, à leur façon, position pour l’existence du socialisme comme courant politique national, à l’occasion des primaires démocrates. Les mouvements d’extrême-gauche et les organisations de lutte, économiques et politiques, des ouvrier.e.s et des minorités sont dans une phase d’expansion.

Les Démocrates sont impuissants à freiner le cours réactionnaire de la vie politique américaine officielle, car ils sont les gestionnaires loyaux du capital. Face au pouvoir fédéral des milliardaires et du privilège mâle/blanc et face à ses inquiétants représentants politiques, c’est cette tendance à l’organisation du prolétariat qu’il faut soutenir, et qui seule pourra lui infliger des défaites. Les travailleurs.ses américain.e.s auront à jouer un rôle éminent dans la révolution mondiale, pour laquelle nous nous battons.

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