Solidarité avec la lutte au Mexique

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  Depuis plusieurs semaines, les enseignants mexicain, à l’initiative de la CNTE (Coordinadora Nacional de Trabajadores de Educación) mènent une lutte exemplaire contre la nouvelle réforme éducative qui prépare la privatisation de l’enseignement. Un peu partout dans le pays des blocages et des manifestations rassemblent ainsi enseignants, étudiants mais aussi parents d’élève et soutiens. Dans le Michoacan, comme dans l’état de Oaxaca, des routes et voies ferrées ont été bloquées. À Mexico, plus de 14 000 manifestants se sont réunis le 17 juin pour exprimer leur opposition à la réforme. S’ils doivent faire face à une répression brutale depuis le début du mouvement – les deux dirigeants du syndicats ont d’ailleurs été jeté en prison –celle-ci est devenue meurtrière ce dimanche.
Dix ans après le soulèvement de Oaxaca largement impulsé par les enseignants et qui avaient fait de cette ville mexicaine un emblème de la lutte pour l’autodetermination – notamment 2023_oaxaca_620x350avec la mise en place de l ‘Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca – c’est encore dans la capitale de l’état éponyme que la lutte est la plus radicale. Depuis quelques jours, les enseignants mais aussi de nombreux soutiens dans la population, avaient monté des barricades tout autour de la ville pour empêcher la progression de la police. Depuis le 15 juin, c’est la place principale de Oaxaca qui était occupée. Face à ce mouvement d’ampleur largement soutenue par la population, la police de Peña Nieto a décidé d’employer la méthode forte, effrayée sans aucun doute du potentiel insurrectionnel de cette situation dont seules les inégalités croissantes et la politique ultralibérale de son gouvernement sont responsables. Ce dimanche 19 juin, c’est à balle réelle que le gouvernement à répondu aux protestataires. En début d’après-midi, plus de huit cent policiers ont attaqué un barrage routier près de Nochixtlan, au nord-ouest de la ville de Oaxaca, laissant – après quatre longues heures d’affrontements – au moins six morts , une vingtaine de détenus et plus de 45 blessés derrière elles parmi lesquels des enseignants, des étudiants et des soutienCette imposante barricade était en effet le point de jonction et de solidarité principal du mouvement.
Les vingts barricades autour de la ville de Oaxaca ont également subi de violentes charges policières dans l’après-midi. Les manifestants comme tous les habitants de la ville ont du subir des heures d’assauts des forces de l’ordre, accompagné de deux hélicoptères qui ont survolé la ville toute l’après-midi, jettant parfois même des gaz lacrymogène depuis le ciel. Usant de tous les moyens pour épuiser les résistants, des coupures d’électricité ont été opéré par les autorités. Deux autres personnes, dont un journaliste, ont été tué durant ces opérations meurtrières. On dénombre également de nombreux blessé.e.s et des interpellations massives. 
manifestantes-quemaron-camiones-carreteros-policias_milima20160619_0340_3-565fdDès lundi, partout dans le pays, les réactions de solidarité ont été nombreuses et des manifestations ont de nouveau été brutalement réprimées. À Mexico, de nombreux camarades ont ainsi été interpellés.
Non seulement Peña Nieto ne semble pas prêt d’accéder aux revendications légitimes des enseignants qui refusent de se soumettre à l’ultralibéralisme  mais il a bien choisi la voie de la répression brutale. Il s’est montré moins enclin à l’action pour retrouver les 43 étudiants d’Ayotzinapa disparus en 2014 probablement assassiné.e.s par la police corrompue. Peña Nieto a choisi son camp et ce n’est pas celui du peuple. 
Au Mexique comme ailleurs, la répression ne nous arrêtera pas, notre détermination est intacte et notre solidarité plus forte que jamais. 
Nous reproduisons ci-après la traduction d’un communiqué de nos camarades des Juntas defensivas universitarias, le texte original se trouve ici page1page2

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