#OneWorldTogetherForWorkersPower

Nous vivons à l’échelle planétaire une pandémie due au virus SARS-CoV-2. Si la gestion diffère d’un pays à l’autre (modalités de confinement, politique des tests, arrêt de l’activité économique, surveillance géolocalisée, etc.), cette catastrophe sanitaire engendre une réorganisation fébrile du capital à grande échelle dans un contexte d’instabilité majeure. La guerre des prix du pétrole entre la Russie, l’Arabie Saoudite et les États-Unis ainsi que la baisse de la demande ont contribué à faire chuter le prix du baril au point d’être négatif. Pourtant, dans ce contexte où les déplacements sont limités voire nuls, où en France les ventes de voitures ont chuté en mars de 72% par rapport à 2019 les grandes industries automobiles (comme Toyota) reprennent la production, préférant stocker plutôt que de protéger leur salarié·e·s

Théories du complot, surenchère sur les tarmacs pour acheter des masques de protection, gestion de la pénurie sur la base de mensonges d’État : tout contribue à un climat anxiogène et délétère sur la totalité du globe. Malgré de nombreux signalements, trop peu d’usines ont été réquisitionnées pour fabriquer de quoi produire des tests de dépistage, du gel hydroalcoolique, des masques ou des respirateurs. Mais cette situation n’est pas le fait unique du nanoscopique virus, il est le résultat d’un mode de production dont les fondations ont été bâties sur du sable. L’élargissement du taux de profit est la seule variable d’ajustement des capitalistes.

En Europe, aux États-Unis comme dans beaucoup d’autres pays, d’énormes coupes budgétaires ont été pratiquées depuis des décennies dans les services utiles à la population comme la santé. En maintenant les élections municipales en France, en souhaitant un maximum de contamination en Grande-Bretagne, en minimisant la mortalité du virus aux États-Unis, nos dirigeants ont du sang sur les mains. Ils devront en répondre demain. Qu’ils assument la suppression de près de 70 000 lits en 10 ans* dans les hôpitaux publics de France, le manque de moyens, de personnels, de matériels de protection sanitaire. Qu’ils assument le business as usual, la circulation de marchandises non essentielles, l’absence de coopération sanitaire internationale, l’obligation de travailler pour des millions de personnes prolétarisées dans des secteurs d’activité parfois non essentiels.

En l ‘absence d’une planification de la production en vue d’une coopération sanitaire internationale la pandémie progresse et, s’il s’avère qu’il n’y aurait pas d’immunité collective, les potentielles prochaines vagues emporteront encore plus de victimes.

Des mesures de bon sens

C’est pourquoi nous communistes révolutionnaires nous appelons l’ensemble des forces productives, l’ensemble des organisations issues du mouvement ouvrier, féministes, anti-racistes et révolutionnaires au regroupement en vue d’imposer :

  • La réquisition des moyens de production afin de produire du matériel médical à l’échelle planétaire ;
  • La réquisition des propriétés vides pour permettre des conditions de confinement décentes aux plus précaires ;
  • L’embauche massive sur la base du volontariat des personnes qualifiées pour prêter main-forte dans les hôpitaux et à toutes les échelles du soin, ainsi que pour remplacer les personnes vulnérables affectées à la production et à la distribution des denrées et prestations essentielles

Qui paiera la crise ? Il faut choisir. 

Si nous ne nous organisons pas nous-mêmes alors le capitalisme sauvage renaîtra de plus belle sur une planète exsangue.

Si les capitalistes décident de faire violemment payer la classe ouvrière pendant et à la sortie de crise -et c’est ce qui semble déjà se dessiner actuellement, c’est sur des mots d’ordre d’autodéfense économique immédiate que pourrait s’organiser la riposte du prolétariat attaqué. Il faudra donc évidemment y participer. Néanmoins il est évident que le capital, même s’il est acculé, ne cédera rien de dangereux ni de définitif qui mettrait en cause la continuité de l’accumulation capitaliste. De plus, un mouvement social sur de telles bases est potentiellement récupérable par une formation de type union nationale/social-démocrate-chauviniste. Cette récupération serait particulièrement dangereuse car en plus de fermer la porte à une perspective révolutionnaire, elle pourrait rendre possible des affrontements militaires directs entre grandes puissances impérialistes.

Il sera donc essentiel dans notre participation à l’affrontement des classes de :

  • Localement, tenter de construire une organisation politique de la classe ouvrière avec modestie mais détermination, seule à même de prendre le contrôle des machines pour administrer la production de manière rationnelle dans le pays
  • Globalement, travailler à reconstruire des liens de solidarité et unifier les efforts politiques de la classe ouvrière à une échelle internationale dans l’objectif de renverser le capital

Tout cela en gardant en tête que la porte ouverte par la crise économique et le coronavirus ne le restera pas éternellement et que, si le mouvement ouvrier manque de vitesse dans l’exécution de sa tâche révolutionnaire, d’autres courants politiques et économiques, potentiellement plus sinistres, lui couperont l’herbe sous le pied, ouvrant dans le pire des cas sur une période de barbarie (régression des libertés publiques, mise au chômage d’une large fraction de la population, multiplication des régimes autoritaires, pénuries, guerres). Il faut donc dès maintenant imaginer un meilleur avenir, un futur où l’on pourra repenser le travail et sa division, abolir l’argent et les frontières, généraliser la gratuité, collectiviser l’eau et la terre, penser en commun pour le bien de la planète et de tout le vivant.

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