Quoi qu’il en coûte sauver le capitalisme

Alors que le nombre des morts dues au COVID-19 s’accroît chaque jour, les gouvernements du monde entier dérogent à toutes les règles d’équilibre budgétaire qu’ils s’étaient eux même fixés pour sauver les banques et les entreprises. Des milliards de milliards de dollars, d’euros sont engloutis en quelque heures pour tenter de repousser l’inévitable : la crise sanitaire entraînera tôt ou tard l’explosion de la gigantesque bulle d’endettement que les marchés et les entreprises ont contractés depuis 2008 et qui s’élevait fin 2019 à 322 % du pib mondial. Rien n’arrête la chute des marchés (le Dow Jones à perdu 37 % en un mois), le prix du pétrole est au plus bas, la crise s’étend au gaz de schiste provoquant un krach pire que celui de 1929. Les conséquences seront alors catastrophiques pour tous les pays : chômage massif, récession, faillite et risque important d’inflation. Aux USA les licenciements sont en hausse de 9% et des milliers de personnes se retrouvent sans assurance maladie.

Nous ne sommes pas de la chair à canon : il faut fermer les entreprises non essentielles !

N’en déplaise à Philippe et Macron, la seule manière de protéger la population serait un plan drastique de réduction de la production et pour cela il faut immédiatement durcir les mesures de confinement en étendant l’arrêt du travail aux secteurs non essentiels. Actuellement des millions de prolétaires sont obligés de se rendre au travail et peuvent contracter le virus et le transmettre à leurs proches tandis que les cadres sont en télétravail à la campagne. Dans les périphéries ouvrières la situation risque encore de se dégrader. Les personnes les plus exposées sont aussi les personnes les moins bien considérés et moins bien payées de la société : caissières, personnel soignant, aides à domicile, en majorité des femmes payées au smic et qui ne bénéficient ni de revalorisation salariale ni de matériel sanitaire adéquat pour se protéger face au virus, ainsi que les éboueurs. Partout les personnels de santé expliquent qu’ils et elles manquent de masques et de gel hydroalcoolique, qu’il n’y a pas assez de lits ni de moyens dans les services de réanimation pour face au pic de contagion qui devrait arriver prochainement en France . L’État est intégralement responsable du saccage de l’hôpital public alors que les grévistes tirent la sonnette d’alarme depuis plus d’un an.

La stratégie du choc reste une option pour le capital.

A la sortie de cette période de crise l’État ne pourra avoir que deux attitudes : ou une reprise en main de type keynésienne avec la nationalisation de plusieurs secteurs de l’économie ou une privatisation accrue (notamment du système de santé) en présentant la note à faire payer aux travailleuses et travailleurs. Il ne pourra imposer cette manière que par la force y compris en dérogeant aux règles de la démocratie bourgeoise. Cette deuxième option n’est pas exclue et nous devons être vigilant.e.s. Le parlement à d’ores et déjà voté une loi d’état d’urgence sanitaire permettant d’abaisser le délai de prévenance pour les congés payés et de supprimer les 35h dans 99 secteurs – loi votée pratiquement à l’unanimité des partis du parlement. S’y ajoute la possible extension du travail du dimanche.

Sauver des vies

La Réserve Fédéral américaine, la Banque Centrale Européenne ont investit des centaines de milliards de dollars et d’euros dans la bourse, argent qui aurait pu s’il avait été injecté dans les infrastructures de santé, de logement, d’éducation, sauver des vies. Mais le mode de production capitaliste ne se préoccupe pas des vies humaines, il ne connaît que la logique du profit. L’apparition de ce virus, s’il fallait encore une preuve de la nocivité du capitalisme, trouve l’une de ses causes dans l’industrialisation intensive de l’agriculture. C’est pourquoi nous devons mettre une troisième option à l’ordre du jour : l’expropriation des moyens de productions et la planification mondiale de l’économie. C’est seulement cette option qui permettra d’organiser une coopération sanitaire internationale mais également de repenser tout un système économique. Ce dernier reposera uniquement sur les besoins humains en adéquation avec la protection de la planète et de ses ressources naturelles. C’est le seul avenir pour l’humanité.

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