Retraites : et maintenant… Que faire ?

Photos retraites

L’élan gréviste du 5 décembre a permis aux équipes syndicales de bien des établissements, publics ou privés, et plus largement à de nombreux.ses travailleurs.ses, de renouer avec l’idée qu’une victoire est possible face à l’offensive capitaliste qui cherche à briser les uns après les autres nos maigres protections face à la misère et à la précarité à laquelle veut nous condamner cette société.

La réforme des retraites est un coup sévère que la bourgeoisie veut asséner à notre camp social. Par l’ampleur de la misère qu’elle promet aux ancien.ne.s, cette réforme, si elle passe, est aussi la promesse d’attaques redoublées, d’une portée inégalée, qui seront immanquablement portées à son issue contre les droits sociaux et les libertés politiques des exploité.e.s.

Pas le choix : il faut gagner cette épreuve de force ! Pour emporter cette victoire, nous ne pouvons compter sur les seuls collectifs syndicalistes militants, affaiblis par des décennies de défaites, même s’ils ont joué un rôle clé pour nous permettre de relever la tête. Le syndicalisme organisé ne regroupe qu’une faible minorité de travailleur·euse·s, concentré·e·s dans les établissements numériquement les plus importants. Or, nous avons besoin de l’implication active de tous et toutes, que les établissements les plus mobilisés s’organisent pour tirer vers la lutte les effectifs des entreprises plus modestes mais plus nombreuses comme les secteurs les plus précaires et les plus exploités. De plus, les consignes des directions syndicales manquent d’audace, de peur d’engager un affrontement frontal avec ce gouvernement, avec pour résultat de cette faiblesse des collectifs syndicaux dispersés. Hors l’éducation, parfois la culture et le travail social, il n’existe pas encore, sur le territoire, d’assemblées de branche professionnelle, notamment dans l’industrie et le commerce.

Même s’il n’y a que quatre ou cinq militant.e.s de la grève sur un établissement, l’ampleur du mouvement dans la population implique, dans les grandes agglomérations, qu’il y en ait cinq ou six autres à moins de deux pâtés de maison, dans une autre profession. Il faut sortir de ce cloisonnement et permettre aux grévistes de se rencontrer quartier par quartier, zone industrielle par zone industrielle dans des équipes interprofessionnelles et plurisyndicales. Ce qu’on ne peut faire à quelques-un.e.s, isolé.e.s, nous pouvons le faire à vingt ou trente : organiser des départs conjoints en manifestation, redonner confiance à nos collègues dans la capacité des travailleurs.ses à construire la mobilisation, nous adresser aux habitant.e.s et à la population, aux établissements voisins où il n’existe pas d’équipe syndicale. Et redonner la pêche dans chacune de nos professions pour organiser des assemblées, des comités de grève de branche professionnelle.

Le gouvernement ne cédera pas face à une grève, même dure, de secteurs isolés : il ne résistera pas, par contre, à la contre-offensive unie du monde du travail.

Cette prise de confiance dans chaque établissement doit permettre à tous et toutes les travailleurs.ses de construire la lutte sans attendre pour ne pas laisser cheminot·e·s et traminot·e·s seul·e·s au front contre ce gouvernement. Le gouvernement ne cédera pas face à une grève, même dure, de secteurs isolés : il ne résistera pas, par contre, à la contre-offensive unie du monde du travail. L’existence d’équipes dans les boîtes et sur une base territoriale de quartier, de village et de commune, permettra aussi aux travailleurs.ses de contrôler leur propre mouvement tout en faisant l’unité, à la base, de leurs syndicats de lutte.

Photo CC By Jeanne Menjoulet

Mais ce contrôle du mouvement doit également exister aux échelons départemental, régional et national, auxquels il faut construire des instances de coordination, des comités de mobilisation composés de délégations de grévistes, des établissements, des branches et des équipes mobilisées sur le territoire – et non pas seulement des assemblées composées des seuls milieux militants, ou en s’en remettant aux seules intersyndicales.

A ces conditions : mobilisation active des travailleurs·euse·s ; présence d’instances organisées de la lutte à une échelle massive à tous les échelons professionnels et de quartier ; avancée, à l’issue des deux grands coups de semonce du 5 et du 17 décembre, vers la grève générale – il est possible de faire reculer ce gouvernement et d’avancer vers la renaissance d’un mouvement révolutionnaire des travailleurs·euse·s pour en finir avec l’organisation capitaliste de la société.

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