La grève contre la réforme des retraites débute par une journée au cours de laquelle l’action aura été massive,populaire et déterminée. Dans plusieurs secteurs, la grève oscille entre des taux forts et historiques : il en est ainsi de la RATP, de la SNCF, de l’éducation, mais aussi des raffineries et du secteur de l’énergie. De même, les salarié·es du privé ont commencé à se mobiliser, permettant un mouvement large, se plaçant parfois nettement dans la continuité du mouvement des Gilets Jaunes.
Nous avons les manifestations de masse. Bien sur, il faut manifester avec détermination, sans laisser la répression policière nous intimider, et permettre au plus grand nombre de participer à ces moments d’action. C’était le cas à Paris, à Nantes aujourd’hui. Ce sera le cas ce samedi, lors des nombreux cortèges dans les grandes villes, qui s’ajouteront à des actions de blocage.
Mais le rapport de force ne se joue pas que dans la rue : pour l’heure, il est d’abord dans les grèves, dans les blocages sur les lieux de travail. À ce titre, la reconduction, dans quelques secteurs, ne doit être qu’un début. Ce gouvernement craint ce qui est imprévisible, et empêche dans la durée le bon déroulement des affaires de la classe capitaliste. Il ne craint, en fait, rien plus que de nous voir croiser les bras. C’est pourquoi nous faisons, et devons faire tout ce qui est nécessaire, aux côtés des travailleur·ses en grève, pour que la reconduction du mouvement soit la plus massive possible, et permette la construction d’instances dans lesquelles les travailleur·ses organisent eux-mêmes leur lutte.
De même, il s’agit dès à présent d’animer concrètement la solidarité de classe. Pour cela, il est par exemple possible de former des équipes par quartiers, par la jonction des établissements voisins quelques soient les corps de métier, et de nous rendre sur les piquets de grève, dans les assemblées générales. Créer et renforcer les caisses de grève permettra également aux plus exploité·es d’entre nous d’entrer dans l’action.
L’enjeu est clair : nous devons forcer le gouvernement à abandonner sa réforme des retraites, qui promet de paupériser les travailleur·ses et étendre la durée de leur exploitation.
Mais nous devons garder à l’esprit que ce n’est qu’un début : nous pouvons par cette lutte renforcer l’organisation autonome de notre classe, pour remporter demain d’autres victoires contre la classe capitaliste, et mettre à bas cette société dans laquelle toute la richesse est extraite de notre travail, cette société qui détruit les humains et la planète, poursuit la domination patriarcale et raciale. Cet objectif réclame de notre part des gestes d’apparence modestes, mais qui sont aujourd’hui d’une importance capitale : rappeler les intérêts propres de notre classe, et nous doter partout des structures aptes à les défendre, en renforçant notamment les syndicats à la base, en créant des comités de grève par branches professionnelles, en défendant l’organisation politique autonome du prolétariat.
Union Pour le Communisme, avec ses moyens, et sans prétendre représenter le seul cadre possible pour cette organisation, soutiendra toutes les initiatives en ce sens.