Réforme des retraites : face à l’arrogance de la classe capitaliste, reprenons l’offensive

« Pleurnichards », « corporatistes », « privilégiés »…le gouvernement n’aura pas lésiné sur le mépris ces derniers jours. Aux abois, il ne répond à la grève que par l’insulte et le mensonge, en prétendant que seuls les régimes spéciaux sont concernés par une réforme qui menace les retraites de tou·tes.

Nous sommes tou·tes concerné·es

Car si le régime par points se veut « universel », c’est bien une universalité de la misère qu’il promet, en soumettant la valeur des points « achetés » par les cotisations des salarié·es à des indicateurs économiques qui vont provoquer sa baisse mécanique dès les premières années d’application de la réforme. Si nous ne travaillons pas plus longtemps encore, nous n’aurons qu’une retraite de misère : voilà la promesse du rapport Delevoye.

Nous serons tou·tes perdant·es avec ce système. Ainsi, il est prévu de prendre en compte l’intégralité de nos années de travail, au contraire du régime général actuel qui ne tient compte que des vingt-cinq meilleures années. Ce nouveau calcul pénalise fortement les personnes connaissant des rémunérations basses pendant des périodes longues, et plus spécifiquement tout temps partiel, toute perte d’emploi, tout temps de formation. C’est à ce titre une réforme qui s’attaque violemment aux retraites des femmes, plus sujettes aux temps partiels et moins bien rémunérées, et à celles et ceux qui sont le plus privé·es d’emploi, notamment dans les quartiers populaires et parmi les travailleur·ses racisé·es.

Pour le gouvernement, c’est en fait l’ensemble des travailleur·ses, dès lors qu’ils agissent collectivement et ne se laissent pas faire, qu’il s’agit d’abattre. Rien d’étonnant, donc, à ce que les enquêtes d’opinion ne trouvent des soutiens à cette réforme que parmi les retraité·es ou les plus riches.

Leur France a peur

Le gouvernement a en fait peur : et il a de quoi. Outre un contexte national qui voit la base des secteurs les plus combatifs pousser les directions syndicales à étendre les grèves, et à les rendre reconductibles, des travailleur·ses partout dans le monde se soulèvent contre la scandaleuse misère que répand partout le capitalisme, et dont la réforme des retraites dessine un avant-goût.

En Amérique du Sud, face aux héritiers de Pinochet et des néo-libéraux des années 1980, les Chilien·nes, les Colombien·nes mènent des luttes exemplaires, se soulevant contre une bourgeoisie arrogante et violente, qui continue de chercher à voler en masse les travailleur·ses. En Iran, en Irak, la révolte est matée dans le sang et dans le silence de la classe dirigeante des pays occidentaux : on tire au sniper, à la grenade sur celles et ceux qui protestent contre la dégradation toujours plus avancée de leurs conditions de vie.

Nous n’en sommes pas là, mais reste la combativité exemplaire d’une classe qui ne recule plus devant la brutalité sans limite des capitalistes, dans de nombreux pays du monde. Restent aussi les inégalités révoltantes qu’entretient ce système économique et politique, jusqu’en France : alors même qu’on prétend limiter les retraites à 14 % du PIB de la France, le magazine Challenges nous apprend que la fortune des 500 plus riches personnages de ce pays représente 30 % de ce même PIB.

L’instabilité est donc grande pour les capitalistes, partout dans le monde : ils sentent venir la crise, et veulent à tout prix la faire payer à la classe ouvrière. Les réformes au pas de charge du gouvernement Macron, l’arrogance et les injures de notre classe dirigeante s’expliquent notamment par cette fébrilité de la bourgeoisie.

S’organiser pour gagner

Nous pouvons construire un mouvement de grève large. Celui-ci doit être l’occasion, non seulement de défendre victorieusement nos retraites, mais aussi de reprendre l’offensive face à un gouvernement qui n’a répondu que par le mépris et la matraque aux mobilisations des travailleur·ses des hôpitaux, des profs, des étudiant·es, des gilets jaunes, des femmes dans le mouvement « Nous Toutes ».

Pour cela, il faut organiser la grève. Partout, nous pouvons nous retrouver pour décider nous-mêmes de sa conduite, de sa reconduction, des actions qu’elle doit entraîner. Du local au national, organisons-nous en comités de grève, retrouvons le contrôle de notre quotidien dans nos boîtes, dans les services publics, et étendons la grève.

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