
Face aux lycéen·ne·s mobilisé·e·s, aux gilets jaunes, aux profs en grève, aux habitant·e·s des quartiers révolté·e·s par les violences policières, le gouvernement, la police et la justice n’ont eu depuis quelques mois qu’une seule réponse : la matraque !
La police déploie un arsenal qui blesse, mutile voire tue – comme par exemple à Marseille Zineb Redouane, 80 ans, touchée par une grenade lacrymogène. Mais il y a pire encore : non content de trouver toutes les excuses du monde aux flics violents – et tous les torts aux victimes, Macron et son gouvernement ne cessent de renforcer les mesures contre la liberté de manifester.
Au début du mois de mars 2019, le parlement a adopté une loi dite « anti-casseurs », qui s’inspire du pire des mesures liberticides adoptées contre les supporters de foot depuis les années 1990 :
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Le préfet pourra décider d’interdire de manifestation des personnes, par un simple arrêté. Le préfet aurait alors le droit de suspendre une liberté fondamentale, sur la base de suspicions ou de rapports – souvent tronqués ou erronés – des services de renseignement.
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La police voit ses pouvoirs étendus, avec la fouille possible de tous les véhicules autour d’un lieu de manifestation.
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Le fichier des personnes recherchées (FPR) est désormais largement étendu à celles et ceux qui manifestent et participent à un mouvement social. Ce fichage se ferait alors sur la seule base de l’opposition au pouvoir en place.
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La simple dissimulation du visage (pourtant bien utile lorsqu’il s’agit de se protéger des agressions policières et de l’usage de gaz…) pourra suffire à provoquer une interpellation, et sera passible d’un an de prison et 15 000€ d’amende.
Terrifié·e·s par les Gilets Jaunes, ceux et celles qui s’accaparent les richesses dans ce pays, et le pouvoir qui sert leurs intérêts, veulent nous faire taire. La publication cette semaine d’un sondage Odoxa suggérant la possibilité d’un gouvernement militaire, ou encore les menaces d’une intervention de l’armée dans le mouvement social, participent d’une stratégie qui vise à effrayer celles et ceux qui voudraient avec raison combattre les projets de Macron, Philippe, Blanquer et Castaner.
Par leur communication, les bourgeois·e·s montrent les muscles. Ils n’auront pas notre peur : par la grève générale, par des blocages, par des manifestations massives et déterminées, nous pouvons l’emporter sur cette classe qui n’a aucun avenir à proposer aux travailleur·ses et à la jeunesse, et qui lui promet du sang s’ils protestent.