Dans un communiqué intitulé « Accord sur la sécurisation de l’emploi : une avancée majeure pour le monde du travail », le Parti Socialiste exprime son soutien à l’accord de casse du code du travail qui instaure une version retouchée du CPE, pour tous-tes, sans distinction d’âge et accompagné de la possibilité, pour l’employeur, de décider la baisse des salaires.
Alors que l’accord met en cause l’essentiel du contrôle des prud’hommes et de l’inspection du travail sur les licenciements individuels et collectifs, le PS veut nous faire croire que « la précarité au travail sera réduite grâce à la surtaxation des contrats courts, l’encouragement aux CDI au profit d’exonérations de cotisations pour les employeurs, et la lutte contre le temps partiel subi ».
Le reste est de la même veine.
Si il donne envie de vomir, ce communiqué est toutefois instructif pour toutes celles, tous ceux qui sont soucieux de défendre les intérêts de notre classe. En effet, et vraisemblablement sous la pression de la prétendue « gauche » du parti gouvernemental, il introduit la possibilité d’un amendement parlementaire de l’accord, en affirmant que le PS « travaillera également à enrichir le texte de nouvelles dispositions sur les reprises de sites viables menacés de fermeture ».
Dans le même temps, les dirigeants des fédérations et confédérations syndicales de salarié-e-s, à l’exclusion de ceux de la CFDT qui le soutiennent ouvertement, dénoncent cet accord, mais, le diable se cachant dans les détails, sans en réclamer clairement, pour la plupart, l’abandon. La CGT et la FSU demandent ainsi une « loi de progrès social », et préparent les habituelles manifestations syndicales du printemps sur cette base.
Il y a ici un point de convergence entre les dirigeants syndicaux et le gouvernement. Il permettra, si la combativité ouvrière le nécessitait, de présenter demain la loi de facilitation des licenciements … comme une victoire contre les licenciements. Il suffirait, pour ce faire, d’y adjoindre des mesures qui, de toute manière, étaient déjà prévues. Cette tactique pitoyable nous renseigne au passage sur le mépris dans lequel ils tiennent l’intelligence de la population travailleuse : et, de ce point de vue, elle ne fera qu’aggraver notre opposition !
Les travailleurs-ses, les syndiqué-e-s, doivent préparer la mobilisation immédiate, à l’intérieur comme en dehors des syndicats. Ils doivent également se soucier d’empêcher qu’une « solution négociée » ou qu’une séance parlementaire animée ne permettent la ratification de l’essentiel des mesures prévues. Ils doivent pour ce faire exprimer clairement un positionnement ferme, argumenté et précis, aussi bien vis à vis de leurs collègues de travail que de leurs représentants syndicaux. Un argumentaire dont la conclusion est nécessairement : qui ne réclame pas l’abandon pur et simple de l’accord CFDT / MEDEF est un traître aux exploité-e-s !