«Nous avons fait des dizaines de morts, même une centaine de morts parmi les islamistes à Konna. Nous contrôlons la ville totalement. » a déclaré, dès le premier jour, un officier de la « coalition franco-malienne » dont les opérations ont été déclenché le 11 janvier dernier.
La première journée, ces opérations avaient donc occasionnées un nombre de morts déjà considérable. Il s’est multiplié dans les jours qui ont suivi. Mais nous posons la question au gouvernement français : comment cette « coalition » – en fait les avions et les unités opérationnelles de la cinquième puissance mondiale appuyés par une armée malienne faible et putschiste – peut affirmer que l’ensemble des personnes tuées sont des « islamistes », alors qu’elle est incapable de nous dire si elle en a tué des dizaines ou des centaines ?
Human Right Watch a pour sa part indiqué que ces premières opérations avaient, bien évidemment, tué des civils, notamment dans la ville de Konna. L’ONG s’inquiète également du sort des « enfants soldats », enrôlés par les groupes salafistes.
Même dans l’hypothèse où le gouvernement français était réellement motivé par les objectifs démocratiques qu’il met en avant dans ses discours, il obtiendra, en fait, des résultats tout à fait opposés dans la réalité. Ce n’est pas en larguant des bombes, ce ne sont pas les interventions étrangères, qui résoudront les problèmes fondamentaux du Mali : la pauvreté de masse, la discrimination nationale, terreaux de l’islamisme. Bien au contraire !
Si les islamistes progressent, c’est qu’ils font face à des régimes croupions et corrompus. En assurant quelques services de base, utiles à la population, là où les anciens potentats locaux, qui niaient les droits des populations du Nord du pays, l’en privaient, ils se créent un appui dans la population. Ils bénéficient également du soutien historique, idéologique et financier de l’impérialisme, par Qatar et Arabie Saoudite interposés. Ni cet appui, ni ce soutien ne sont remis en cause par le débarquement de l’armada occidentale.
Mais les objectifs affichés par la France sont, en fait, hypocrites. L’impérialisme français se fiche bien du sort des populations, de part et d’autre du pays. Ce qui lui importe, c’est la stabilité et le contrôle de la région, pour assurer notamment le contrôle de l’or, dans le pays où le précieux métal y est le moins cher au monde, ou encore la continuité de l’extraction de l’Uranium par le trust français Areva, dans le Niger voisin. Mais c’est aussi des projets futurs stratégiques : le Mali dispose lui aussi d’un potentiel important en uranium. D’ailleurs, Christian Rouyer, l’ambassadeur de France au Mali, déclarait récemment qu’il serait exploité par Areva.
Ni les populations du Mali, ni les peuples du Sahel, ni les prolétaires de France n’ont à se sentir solidaires de cette intervention impérialiste, qui ne fera, sur le long terme, qu’aggraver la situation. Les bombes, la guerre, les plans Vigipirate ne font que réduire les libertés, et sont toujours l’occasion d’une aggravation de l’offensive capitaliste contre nos conditions de vie et de travail.
Refusons l’union sacrée, combattons cette guerre ! Face à l’impérialisme et au fondamentalisme. mettons en avant notre propre alternative, le communisme !