(éditorial de Pour le communisme! n°4 – juin 2012)
Manuel Valls est donc le nouveau premier flic de France. Il entre à son tour, après Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux et Claude Guéant, dans ce ministère de l’intérieur qui se charge de la surveillance et de la répression des milieux prolétariens, qui organise l’arbitraire administratif contre les couches sociales les plus fragiles, et en particulier les immigrés, et l’impunité pour les puissants.
De l’occupation à Octobre 1961, ce ministère et l’institution policière se sont distingués dans la servilité à l’égard des maîtres du moment, en particulier lorsque ces derniers laissaient libre cours aux éléments racistes, machistes ou antisémites qui ont toujours cherché à donner le » la » dans les bandes d’hommes armés au service de l’État.
Les sociaux-démocrates, gestionnaires loyaux du capitalisme, défendaient par le passé le mythe d’une police républicaine, au service de la population. Certes, au pouvoir, dans le Front populaire et après, ils n’hésitaient pas à ordonner à la police de tirer, contre les ouvriers en grève, contre les colonisés insurgés. Mais, tout de même, ils s’aventuraient parfois à discuter d’épurer la police de ses éléments d’extrême-droite, et prétendaient défendre le droit du pauvre plutôt que la criminalisation de la misère et de ses effets sociaux.
Manuel Valls, partisan passionné du renforcement de l’appareil répressif d’état, est le nom de la social-démocratie décomplexée. Une social-démocratie qui n’enrobe plus ni sa haine des pauvres et de la révolution ni ses sympathies nationalistes dans les discours sur l’avenir radieux qu’elle nous préparerait, de réformes parlementaires en réformes parlementaires. Hé bien ! Nous ne sommes pas nostalgiques de ce passé-là. La nomination à l’Intérieur d’un politicien qui n’a rien à envier à Sarkozy est au contraire l’occasion de bien montrer que tous ceux et toutes celles qui s’aventureront à soutenir ce gouvernement, même de façon « critique », ne peuvent se targuer d’être dans le camp des opprimés.