Déclaration commune Union Pour le Communisme / Initiative communiste-ouvrière

Ce samedi 20 novembre 2010, nos deux organisations, l’Initiative Communiste-ouvrière et l’Union Pour le Communisme, se sont rencontrées pour échanger sur nos activités, la situation politique et sociale et sur les perspectives de la classe ouvrière dans la période.

Le mouvement contre la réforme des retraites a mobilisé des millions de travailleurs, qui ont relevé la tête face à l’offensive capitaliste. En dépit des limites importantes fixées au mouvement par l’ « Intersyndicale nationale », qui n’a jamais revendiqué le retrait pur et simple de la loi, et malgré l’adoption de la contre-réforme, les travailleurs ne sont pas défaits. Des réseaux militants se sont soudés et renforcés dans l’action, la volonté de se battre est intacte. La lutte contre le gouvernement et le patronat va donc se poursuivre, rejaillir sous d’autres formes et il faut préparer les conditions de la victoire.

Cette mobilisation a été également l’occasion d’une intervention commune de nos organisations, en direction de la jeunesse scolarisée, de la solidarité avec les raffineries en grève et des travailleurs du bâtiment. Nous souhaitons continuer et approfondir cette activité, en tirant un bilan et en dressant des perspectives communes.

Il est urgent que les travailleurs, travailleuses et les organisations syndicales, associatives et politiques fidèles aux intérêts des exploités s’unissent autour d’une plate-forme revendicative générale et construisent un plan d’action qui devra se décliner à l’échelle locale comme nationale. Nous nous inscrivons dans la perspective d’une riposte unie et organisée au plan d’austérité. Nous nous adressons au monde du travail pour proposer les grandes lignes de ce qui pourrait être une plate-forme ouvrière unitaire contre le chômage, la précarité, la dégradation des conditions de vie et de travail, les contre-réformes, pour l’égalité entre « français » et « immigrés », travailleurs et travailleuses.

Contribuer à l’organisation des travailleurs et travailleuses, avec ou sans-emploi, en activité ou en formation, avec ou sans papiers est une tâche quotidienne pour les communistes. Du point de vue de nos deux organisations, nous décidons donc de renforcer notre unité d’action au niveau de notre intervention syndicale et sociale, pour renforcer le syndicalisme de lutte et de classe et les autres structures unitaires de défense des intérêts des exploités, dans les entreprises, les lieux d’étude et les localités.

Nous décidons également d’approfondir notre collaboration dans le domaine de la formation marxiste, en intervenant en commun dans le cadre de l’association « Table Rase » dans l’objectif de proposer un camp d’été dans l’année 2011. Nous voulons, dans le même cadre, contribuer à mettre en place des cycles ouverts de discussions et de formation sur les bases fondamentales du marxisme et sur l’histoire du mouvement ouvrier. Sans théorie révolutionnaire, il n’y pas de mouvement révolutionnaire.

D’une manière générale, les luttes ouvrières et la colère de la population contre le capitalisme n’ont, pour l’heure, aucun débouché politique positif. Une énième mouture de la « gauche plurielle », dans la perspective des élections de 2012, ne répondra absolument pas aux aspirations des travailleurs et travailleuses. La gauche gestionnaire du capitalisme et de ses institutions, dans toutes ses variantes, n’a aucune solution positive à apporter aux problèmes vitaux que sont les licenciements collectifs, le chômage de masse, la dégradation des conditions de vie. Cette gauche n’a rien à proposer face aux guerres, à l’impérialisme français, face à la calamité quotidienne que représente le mode de production capitaliste pour l’être humain et son environnement – sinon de l’accompagner dans sa chute, en échange de quelques strapontins.

La politisation et le développement des luttes vers l’affrontement avec le gouvernement Sarkozy-Fillon est une chose positive et nous l’encourageons, mais elle bute sur l’absence d’une alternative socialiste et révolutionnaire. Développer cette alternative est une condition nécessaire pour affronter victorieusement les gouvernements capitalistes. Globalement, l’extrême-gauche existante renvoie pourtant le socialisme à un avenir lointain et abstrait, lorsqu’elle ne l’a pas carrément abandonné au profit d’un « super-syndicalisme » axé sur les seules revendications immédiates du monde du travail mêlées à celles des couches moyennes de la société.

Le socialisme est pourtant quelque chose de très concret et est plus que jamais possible et nécessaire. Nous décidons donc de mettre en place, dans les délais les plus brefs, une grande campagne pour l’instauration d’un nouveau régime politique, une République Socialiste basée sur le pouvoir des travailleurs. Nous allons proposer une réunion ouverte aux sympathisants, militants et organisations communistes pour discuter et préparer cette campagne.

La seule voie pour les exploités est de renouer avec le projet historique de la mise en commun des moyens de production, l’orientation de l’économie vers la satisfaction des besoins humains, l’abolition de l’exploitation capitaliste et salariale, programme initial qui avait motivé l’insurrection d’Octobre 1917 en Russie. Aujourd’hui plus que jamais, nous disons que les exploités et les ouvriers peuvent gouverner la société.

Nous choisissons donc de développer un argumentaire commun, destiné à notre classe et de toute la population, en faveur d’un socialisme véritable, qui n’a rien à voir ni avec la nostalgie de l’URSS stalinienne ou post-stalinienne, ni avec les partis « socialistes ». L’instrument nécessaire pour défendre et promouvoir le projet et programme du socialisme et avancer vers une insurrection victorieuse du monde du travail est un parti communiste, ouvrier et révolutionnaire. Nous sommes déterminés, par ces initiatives, à poser des jalons pour sa construction, tâche prioritaire, urgente et actuelle !

Nous décidons de nous rencontrer à nouveau, chaque fois que nécessaire, pour avancer dans la réalisation de ce plan de travail.

* Vive le socialisme !
* Pouvoir ouvrier !

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